Brazzaville-Pointe-Noire le 8 mars 2011. A l’occasion de la journée internationale de la femme, la RPDH réaffirme la volonté des Nations-Unies d’assurer l’égalité des droits entre l’homme et la femme et la nécessité d’appliquer effectivement les textes juridiques internationaux régionaux relatifs à la promotion et protection spécifiques des droits de la femme, particulièrement la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Le Congo a ratifié la quasi-totalité des instruments internationaux de promotion et de protection des droits de la femme; il a consacré dans sa constitution cette protection, avec notamment les dispositions de l’article 8 de la constitution du 20 janvier 2002, affirmant le principe de l’égalité de tous les citoyens devant la loi, et reconnaissant en son alinéa 3 et 4 l’égalité des sexes et leur représentativité à toutes les fonctions politiques, électives et administratives.
En dépit de ces engagements, la RPDH constate la persistance des discriminations et violences faites aux femmes, notamment les violences conjugales insuffisamment saisies et/ou sanctionnées, le harcèlement sexuel (61% des cas de harcèlement sexuel et 3% de viols en milieu estudiantin selon le ministère de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la Femme au développement), les mauvais traitements ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en cas de veuvage, le viol conjugal, non encore criminalisé par la loi congolaise etc.…
Les femmes n’accèdent pas pleinement aux services de santé adéquats, par manque d’infrastructures sanitaires et des ressources humaines et financières. A titre illustratif, les complications liées à la grossesse et l’accouchement sont les causes principales de la mortalité maternelle (781 décès pour 100000 naissances vivantes, EDS 2005).
L’accès des femmes à la justice est un problème crucial. En effet, les femmes congolaises ont difficilement accès au service judicaire pour faire valoir leurs droits, par manque d’information, des coûts des procédures judiciaires et de l’éloignement des cours et tribunaux des centres périphériques.
Sur le plan socio-économique, la femme est traitée différemment à l’homme, surtout en ce qui concerne l’accès à un emploi rémunéré et la satisfaction d’autres besoins. Au plan politique, la parité homme-femme n’est encore qu’une simple vue de l’esprit.
Eu égard à ce qui précède, la RPDH, persuadée qu’aucune société ne peut aspirer à un développement durable sans la prise en compte effective des droits des femmes et sans leur participation, appelle le gouvernement à mieux protéger les droits des femmes et lui recommande de :
- Réprimer toutes les violences faites aux femmes, aux fins de garantir leur intégrité physique et morale.
- Lutter contre la baisse des niveaux scolaires au Congo et la déscolarisation des filles afin de leur garantir le droit à l’éducation;
- Criminaliser les actes de harcèlement sexuel ;
- Ratifier le protocole facultatif de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes(CEDAW) entrée en vigueur depuis janvier 2009 ;
- Intégrer le Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans l’ordonnancement juridique interne ;
- Respecter, en donnant plein effet aux différents instruments juridiques internationaux pertinents relatifs à la promotion et protection des droits de l’homme en général, et des femmes en particulier, notamment les conventions internationales conclues sous l’égide de l’Onu, ainsi que celles des institutions spécialisées en vue de promouvoir l’égalité des sexes et de garantir une plus grande participation des femmes dans la gestions des affaires publiques ;
Fait à Pointe-Noire, le 7 mars 2011
Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme
Le Bureau Exécutif
Contact Presse :
1. Christian Mounzeo, Président : 05 595 52 46
2. Franck Loufoua Bessi, Assistant aux Programmes : 05 550 45 20
E-mail :rp.dh@laposte.net