Paix et Droits de l'homme

Combattre l'injustice et l'arbitraire pour construire la Paix

8 mars 2017

8mars2017

Les droits de la femme : Appel pour une affirmation et concrétisation de la parité dans l’accès aux droits au Congo

Brazzaville – Pointe Noire. Le 8 mars de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de la femme. Cette année, cette  célébration est faite sous le thème : « les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50/50 d’ici 2030 ». La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH), organisation de promotion et protection des droits de l’Homme se joint à l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour commémorer cet évènement planétaire. Il s’agit d’un moment particulier, d’évaluation des progrès réalisés en matière des droits des femmes, d’encouragement des actes de détermination des femmes ordinaires ayant joué un rôle dans l’histoire de leur pays ou de leurs communautés, mais également d’engagement pour améliorer l’environnement susceptible de mieux prendre en charge leurs droits.

Au Congo, la RPDH constate que nonobstant de nombreux textes ratifiés sur les droits de la femme, il reste encore un travail à faire, car de nombreuses femmes ne jouissent pas pleinement de leurs droits. Elles sont toujours mises de coté quand il s’agit de prendre de grandes décisions et même quand elles sont là, leurs opinions ne comptent pas assez.

Sur le plan social, « les femmes sont marginalisées dans leurs lieux de travail pour un même travail accompli, avec des revenus inéquitables. La femme est toujours considérée comme une ménagère, celle qui doit entretenir la maison et éduquer les enfants, celle qui est reléguée au second plan dans la société. Même en milieu professionnel, la femme est la cible d’harcèlements sexuels mais elle ne dénonce pas de peur de perdre son emploi. Les autorités publiques, doivent de nouveau redoubler d’efforts afin de garantir les droits de la femme » a affirmé Jeiss Miyalou, assistante à la RPDH.

Pourtant, la récente constitution du 06 novembre 2015 dispose dans son article 17 : « la femme a les mêmes droits que l’homme. La loi garantie la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives.». De fait, sur le plan politique on assiste souvent à une discrimination à l’endroit des femmes. Au parlement, elles ne sont pas assez représentées et même dans le gouvernement. « Dans l’ancien gouvernement, on comptait à peine trois femmes sur 38 ministres, quoi que sur les  32 ministères de l’actuel gouvernement,  8 portefeuilles soient occupés par des femmes. Toutefois, les ministères dits stratégiques, tels que le ministère des affaires étrangères, le ministère des finances, le ministère de la défense ne sont jamais confiés aux femmes » a dit NaikeTchi-Teffa, assistante à la RPDH

Ce constat a fait réagir la Directrice exécutive de l’ONU, Madame PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA qui affirme :

nous voulons bâtir un monde de travail différent pour les femmes. En grandissant, les filles doivent être exposées à un large éventail de carrières et être encouragées à faire des choix qui leur mènent à des emplois dans le secteur de l’industrie, de l’art, de la fonction publique, de l’agriculture moderne et des sciences au-delà des services ménagers et d’aide à la personne traditionnelle.

La femme et la fille doivent se tenir prête à prendre part à la révolution numérique. Seuls 18% des détenteurs d’un diplôme en sciences informatiques du premier cycle universitaire sont des femmes à l’heure actuelle. Il faut une évolution significative du nombre de filles qui choisissent d’entreprendre des études dans le domaine des sciences, de la technologie et dans l’ingénierie et des mathématiques dans le monde.

Pour la RPDH, ces études sont plus réservées aux hommes et les femmes s’orientent plus vers des études littéraires, supposées être plus accessibles par rapport aux domaines scientifiques. Par exemple, les femmes ne représentent actuellement que 25% de la main d’œuvre de l’industrie numérique. Pour parvenir à l’égalité dans le milieu du travail, il faudra arriver à offrir d’avantage d’opportunités d’emplois décents, qui nécessiteront des efforts ciblés de la part des gouvernements afin de promouvoir la participation des femmes à la vie économique et de recueillir le soutien de collectif important comme celui d’organisations syndicales. Les femmes, elles mêmes devront présenter des solutions permettant de faire tomber les barrières actuelles à leur participation, comme le propose le groupe de haut niveau sur l’autonomisation économique des femmes du Secrétaire Général des Nations Unies.

La problématique des droits des femmes au Congo est également une question culturelle. Tant que les logiciels culturels ne seront pas formatés en faveur d’un accès effectif des femmes à leurs droits, il sera chimérique d’atteindre l’objectif de l’équité et de l’égalité des droits. En effet, que ce soit les cultures traditionnelles dont certaines  sont simplement à bannir, les lois cosmétiques dont personne ne conçoit l’intérêt effectif de les mettre en pratique, mais surtout les perceptions qu’il est utile et urgent de modifier, la lutte pour les droits des femmes aura encore un long chemin a décrié Christian Mounzeo, Président de la RPDH.

Au regard des conclusions du rapport BEIJING+20, ONU Femmes lance aujourd’hui une initiative qu’elle a appelée : « pour un monde 50/50 en 2030 franchissons le pas pour l’égalité des sexes » et qui vise à galvaniser les engagements des gouvernements à prendre action dans le cadre élargi de cette  campagne. Biens qu’il y’ait quelques avancées sur le travail des femmes, la RPDH considère comme prioritaire la mise en œuvre par le gouvernement des recommandations suivantes devant concourir à améliorer la représentativité des femmes dans plusieurs domaines clés de la vie :

  • Prendre des mesures concrètes en vue d’Appliquer de façon toute aussi effective que concrète  les engagements internationaux du Congo, mais également les législations nationales adoptées  en faveur  de la protection des droits des  femmes.
  • Renforcer la représentativité des femmes au niveau du parlement, dans le gouvernement et autres administrations publiques.
  • Améliorer les conditions matérielles et législatives d’étude et apprentissage afin de renforcer la présence et la compétence des femmes en milieu professionnel.
  • Mettre en place une politique encourageant les candidatures des femmes aux postes stratégiques.
  • Adopter des politiques d’Incitation, afin d’amener les femmes à dénoncer les pratiques discriminatoires dans leurs milieux de travail et les abus dont elles font l’objet.
  • Promouvoir le travail des femmes afin de permettre leur autonomie financière.
  • Garantir aux femmes l’accès aux droits et libertés, et en particulier la liberté de travailler dans tous les secteurs d’activités.
  • Promouvoir l’accès de la femme à un service de santé fiable ;
  • Faciliter l’accès de la femme aux droits fondamentaux en général et aux droits sociaux économiques et culturel en particulier. 

 

Contacts Presse 

Jeiss Miyalou, Assistante cajac : 242 05 358 35 77

NaikeTchi-Teffa, Assistante cajac : 242 05 358 35 77

Christian Mounzéo, Président : 242 05 595 52 46,

E-mail : rp.dh@laposte.net ,      Web site: www.rpdh-cg.org

Partager

Articles liés

24 septembre 2024

Après six mois de détention préventive, la présence de Brice Audrey LELO à la maison d’arrêt de Pointe-Noire devient illégale et arbitraire.

11 juillet 2023

Dans cette lettre, Transparency International s’adresse avec passion aux dirigeants africains, soulignant l’urgence de lutter contre la corruption et de promouvoir la transparence et la responsabilité dans la gouvernance. En tant qu’organisation mondiale dédiée à la lutte contre la corruption, Transparency International reconnaît les effets préjudiciables de la corruption sur le progrès socio-économique des nations...

5 septembre 2022

La forêt de la République du Congo couvre environ 69% de sa superficie nationale soit 23,5 millions d’hectares de forêt. Ces forêts sont d’une importance capitale aussi bien pour le pays que pour le Bassin du Congo tant sur le plan économique, environnemental que social ; par exemple, ces écosystèmes forestiers fournissent des services écologiques...

5 novembre 2021

Alors que les dirigeant·e·s mondiaux·ales se réunissent cette semaine à l’occasion de la COP26 (Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques), il est urgent qu’ils·elles prennent des mesures concrètes. Leurs décisions doivent garantir une transition juste, centrée sur les personnes et durable vers une économie à faible émission de carbone, notamment en maintenant l’augmentation...

3 septembre 2021

Le Comité de Pilotage Afrique de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) recommande au gouvernement ghanéen de condamner sans équivoque, de toute urgence et avec la plus grande fermeté les récentes attaques dans les médias contre les membres de l’alliance de la société civile, ainsi que de garantir que tous les acteurs de la société civile puissent s’exprimer librement...

12 juillet 2021

11 juillet 2021 – Aux Dirigeants de l’Union africaine, à l’occasion de cinquième Journée africaine de lutte contre la corruption, les 28 Sections de Transparency International des Communautés économiques régionales de l’Afrique australe, centrale, de l’Est, du Nord et de l’Ouest saisissent cette opportunité encore une fois pour;

1 juin 2021

Le Comité de Pilotage Afrique de PCQVP condamne les répressions des manifestations citoyennes pour le retour à l’ordre constitutionnel, et en appel au respect des libertés civiques des citoyens tchadiens.

2 février 2021

A quelques semaines de la tenue de l’élection présidentielle, Nous, Evêques du Congo, réunis pour une session extraordinaire du 26 au 28 janvier 2021, adressons, à vous Peuple de Dieu ainsi qu’à tous les hommes et femmes de bonne volonté, un message de paix et d’espérance, conscients de ce que beaucoup vivent déjà dans la...

23 septembre 2020

9 mesures à mettre en oeuvre avant mars 2022 Le Conseil d’administration de l’ITIE a pris la décision suivante: Le Conseil d’administration de l’ITIE convient que la République du Congo a pleinement mis en œuvre six des 15 mesures correctives de la première Validation du pays. Par conséquent, la République du Congo a globalement fait...