Brazzaville – Pointe Noire. Le 8 mars de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de la femme. Cette année, cette célébration est faite sous le thème : « les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50/50 d’ici 2030 ». La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH), organisation de promotion et protection des droits de l’Homme se joint à l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour commémorer cet évènement planétaire. Il s’agit d’un moment particulier, d’évaluation des progrès réalisés en matière des droits des femmes, d’encouragement des actes de détermination des femmes ordinaires ayant joué un rôle dans l’histoire de leur pays ou de leurs communautés, mais également d’engagement pour améliorer l’environnement susceptible de mieux prendre en charge leurs droits.
Au Congo, la RPDH constate que nonobstant de nombreux textes ratifiés sur les droits de la femme, il reste encore un travail à faire, car de nombreuses femmes ne jouissent pas pleinement de leurs droits. Elles sont toujours mises de coté quand il s’agit de prendre de grandes décisions et même quand elles sont là, leurs opinions ne comptent pas assez.
Sur le plan social, « les femmes sont marginalisées dans leurs lieux de travail pour un même travail accompli, avec des revenus inéquitables. La femme est toujours considérée comme une ménagère, celle qui doit entretenir la maison et éduquer les enfants, celle qui est reléguée au second plan dans la société. Même en milieu professionnel, la femme est la cible d’harcèlements sexuels mais elle ne dénonce pas de peur de perdre son emploi. Les autorités publiques, doivent de nouveau redoubler d’efforts afin de garantir les droits de la femme » a affirmé Jeiss Miyalou, assistante à la RPDH.
Pourtant, la récente constitution du 06 novembre 2015 dispose dans son article 17 : « la femme a les mêmes droits que l’homme. La loi garantie la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives.». De fait, sur le plan politique on assiste souvent à une discrimination à l’endroit des femmes. Au parlement, elles ne sont pas assez représentées et même dans le gouvernement. « Dans l’ancien gouvernement, on comptait à peine trois femmes sur 38 ministres, quoi que sur les 32 ministères de l’actuel gouvernement, 8 portefeuilles soient occupés par des femmes. Toutefois, les ministères dits stratégiques, tels que le ministère des affaires étrangères, le ministère des finances, le ministère de la défense ne sont jamais confiés aux femmes » a dit NaikeTchi-Teffa, assistante à la RPDH …
Ce constat a fait réagir la Directrice exécutive de l’ONU, Madame PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA qui affirme :
nous voulons bâtir un monde de travail différent pour les femmes. En grandissant, les filles doivent être exposées à un large éventail de carrières et être encouragées à faire des choix qui leur mènent à des emplois dans le secteur de l’industrie, de l’art, de la fonction publique, de l’agriculture moderne et des sciences au-delà des services ménagers et d’aide à la personne traditionnelle.
La femme et la fille doivent se tenir prête à prendre part à la révolution numérique. Seuls 18% des détenteurs d’un diplôme en sciences informatiques du premier cycle universitaire sont des femmes à l’heure actuelle. Il faut une évolution significative du nombre de filles qui choisissent d’entreprendre des études dans le domaine des sciences, de la technologie et dans l’ingénierie et des mathématiques dans le monde.
Pour la RPDH, ces études sont plus réservées aux hommes et les femmes s’orientent plus vers des études littéraires, supposées être plus accessibles par rapport aux domaines scientifiques. Par exemple, les femmes ne représentent actuellement que 25% de la main d’œuvre de l’industrie numérique. Pour parvenir à l’égalité dans le milieu du travail, il faudra arriver à offrir d’avantage d’opportunités d’emplois décents, qui nécessiteront des efforts ciblés de la part des gouvernements afin de promouvoir la participation des femmes à la vie économique et de recueillir le soutien de collectif important comme celui d’organisations syndicales. Les femmes, elles mêmes devront présenter des solutions permettant de faire tomber les barrières actuelles à leur participation, comme le propose le groupe de haut niveau sur l’autonomisation économique des femmes du Secrétaire Général des Nations Unies.
La problématique des droits des femmes au Congo est également une question culturelle. Tant que les logiciels culturels ne seront pas formatés en faveur d’un accès effectif des femmes à leurs droits, il sera chimérique d’atteindre l’objectif de l’équité et de l’égalité des droits. En effet, que ce soit les cultures traditionnelles dont certaines sont simplement à bannir, les lois cosmétiques dont personne ne conçoit l’intérêt effectif de les mettre en pratique, mais surtout les perceptions qu’il est utile et urgent de modifier, la lutte pour les droits des femmes aura encore un long chemin a décrié Christian Mounzeo, Président de la RPDH.
Au regard des conclusions du rapport BEIJING+20, ONU Femmes lance aujourd’hui une initiative qu’elle a appelée : « pour un monde 50/50 en 2030 franchissons le pas pour l’égalité des sexes » et qui vise à galvaniser les engagements des gouvernements à prendre action dans le cadre élargi de cette campagne. Biens qu’il y’ait quelques avancées sur le travail des femmes, la RPDH considère comme prioritaire la mise en œuvre par le gouvernement des recommandations suivantes devant concourir à améliorer la représentativité des femmes dans plusieurs domaines clés de la vie :
- Prendre des mesures concrètes en vue d’Appliquer de façon toute aussi effective que concrète les engagements internationaux du Congo, mais également les législations nationales adoptées en faveur de la protection des droits des femmes.
- Renforcer la représentativité des femmes au niveau du parlement, dans le gouvernement et autres administrations publiques.
- Améliorer les conditions matérielles et législatives d’étude et apprentissage afin de renforcer la présence et la compétence des femmes en milieu professionnel.
- Mettre en place une politique encourageant les candidatures des femmes aux postes stratégiques.
- Adopter des politiques d’Incitation, afin d’amener les femmes à dénoncer les pratiques discriminatoires dans leurs milieux de travail et les abus dont elles font l’objet.
- Promouvoir le travail des femmes afin de permettre leur autonomie financière.
- Garantir aux femmes l’accès aux droits et libertés, et en particulier la liberté de travailler dans tous les secteurs d’activités.
- Promouvoir l’accès de la femme à un service de santé fiable ;
- Faciliter l’accès de la femme aux droits fondamentaux en général et aux droits sociaux économiques et culturel en particulier.
Contacts Presse :
Jeiss Miyalou, Assistante cajac : 242 05 358 35 77
NaikeTchi-Teffa, Assistante cajac : 242 05 358 35 77
Christian Mounzéo, Président : 242 05 595 52 46,
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