En 2003, nous avions rendu public le rapport, « Pour qui coule l’or noir au Congo-Brazzaville? », dénonçant le gaspillage et l’accaparement de la manne pétrolière. Huit ans plus tard, des changements lents, mais réels, se sont produits. L’argent du pétrole n’est cependant toujours pas suffisamment mis au service du développement de ce pays dont l’Etat engrange pourtant d’importants excédents budgétaires année après année.
Corruption Le Congo peine toujours à se conformer aux règles internationales définies dans le cadre de l’Initiative de transparence des industries extractives (Itie), dont la cinquième conférence se tient à Paris début mars. Malgré cela, le pays s’est vu accorder en janvier 2010 l’annulation de sa dette multilatérale par un Fonds monétaire international (FMI) plutôt complaisant. En effet, les différentes missions du Fonds au Congo ne se sont guère intéressées aux principaux mécanismes de corruption. La France a probablement pesé de tout son poids dans cette décision. Elle avait d’ailleurs fermé les yeux sur l’élection présidentielle douteuse de 2009, qui avait permis à la société Total de garder sa position privilégiée auprès des autorités du pays.
Cas d’école Corruption, répression, carences de l’Etat de droit, rôle des puissances étrangères…, le Congo reste, malgré quelques avancées, un cas d’école. Tout en tentant d’expliquer le système de mauvaise gestion du pétrole dans ce pays, notre nouveau rapport met en avant les initiatives positives et les facteurs d’espoir pour que l’argent de l’or noir coule également pour les populations les plus démunies.