Communiqués de presse
La Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) organise du 10 au 11 juillet 2025 à Brazzaville une table ronde nationale dédiée à l’« après pétrole » au Congo. Cette rencontre majeure, qui clôture la première phase du projet PAPCo, vise à définir les bases d’une transition énergétique juste et d’une diversification économique capable de réduire la dépendance au pétrole et les impacts écologiques.
Cette table ronde aura pour cadre l’hôtel FEPACO de Brazzaville. Elle réunira toutes les parties prenantes ou presque impliquées ou impactées par l’activité pétrolière. Il s’agit entre autres des représentants de communautés riveraines de sites d’exploitation pétrolière, des représentants d’opérateurs pétroliers, des administrations, des membres de de commissions parlementaires et des représentants d’ONG engagées dans la défense des droits de l’homme et la surveillance de la gouvernance des ressources naturelles de notre pays.
Ces retrouvailles marqueront la fin de la première phase du projet « Préparer l’après pétrole au Congo » (PAPCo). Lancé l’année dernière, ce projet est mené avec l’appui technique de « Energy Transition Fund » (ETF) ou Fonds pour la transition énergétique. Le projet est financé par le Rockefeller Philantropy advisors (RPA).
Le projet a pour principal objectif de « promouvoir une transition énergétique juste et équitable, en réduisant la dépendance au pétrole et en favorisant le développement des secteurs économiques alternatifs respectueux de l’environnement, notamment en réduisant l’impact écologique », comme expliqué dans les termes de référence de la table ronde.
Un objectif en lien étroit avec le contexte économique du Congo-Brazzaville. Avec une production pétrolière (onshore et offshore) estimée à plus de 300 000 barils par jour, le Congo est le quatrième producteur de pétrole en Afrique. Ce qui explique que son économie soit dépendante de l’or noir. C’est ainsi que le pays a souvent connu des récessions économiques à la moindre chute des cours du pétrole sur le marché international. Les crises de 1986 et de celle de 2014 dont les effets pervers continuent d’accabler toute une économie et tout un peuple.
Face à ce contexte on ne peut plus intenable, le gouvernement entend miser sur d’autres secteurs pour entamer la transition énergétique et lancer un processus de de diversification de son économie, question de se prémunir des incidences néfastes liées aux fluctuations des coûts du pétrole.
Pour la RPDH, la réussite de ces ambitions est tributaire des propositions concrètes découlant des discussions et échanges réalistes et pertinents entre les différentes institutions et/ou personnes physiques ou morales jouant un rôle précis dans le secteur pétrolier au Congo.
La table ronde de Brazzaville entend ainsi doter le pays d’une « pré-feuille de route » dont devraient se servir les pouvoirs publics pour mener à bien la transition énergétique pour une économie décarbonée et mettre en musique le processus de diversification de l’économie nationale.
Durant les deux jours de la table ronde, les participants auront droit à des communications que feront des experts issus de plusieurs secteurs d’activités sur de nombreuses thématiques en rapport avec le secteur pétrolier.
Ce sera aussi l’occasion pour la RPDH de présenter des initiatives « spécialisées dans l’appui à la transition énergétique. C’est le cas du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) et l’Alliance au-delà du pétrole et du gaz (BOGA, Beyond oil and gas alliance).
Créée en 2004, la RPDH est une ONG de défense et de promotion des droits humains. Elle est basée à Pointe-Noire, sur l’avenue Marien Ngouabi, arrêt dit « deux palmiers ».
Contact presse :
Christian MOUNZÉO
Tél : +242 05 019 85 01
Déclarations
Rapports
Le rapport 2023 de la coalition Publiez Ce Que Vous Payez Congo (PCQVP) met en lumière une situation préoccupante : seuls 9 % des projets d’investissement public dans les secteurs de la santé, de l’énergie et de l’hydraulique ont été achevés et fonctionnels, tandis que 68 % n’ont même pas été démarrés, principalement en raison de l’absence de financement. Sur les 179 projets analysés, 146 relèvent du ministère de la santé, et 33 du ministère de l’énergie et de l’hydraulique. La lenteur des décaissements, le manque de transparence sur les paiements opérés par le Trésor public et l’absence de contreparties financières de l’État pour certains projets cofinancés freinent lourdement la mise en œuvre. L’étude appelle à un renforcement de la communication budgétaire, une programmation réaliste des projets et une mobilisation effective des ressources pour atteindre les objectifs de développement durable.
Derniers articles
EDITO
Gouverner pour l'impact
En 2010, le Congo bénéficiait du programme PPTE – Pays Pauvre Très Endetté – grâce à un appui du Fonds Monétaire lntemational (FMI) et des différents bailleurs du Congo. Sa dette était alors l’une des plus importantes au monde. Injustifiée en l’absence des effets positifs qu’elle aurait dû entrainer, ladite dette a été substantiellement annulée par le programme PPTE en permettant (en principe) au pays de financer la lutte contre la pauvreté, selon son dispositif.
Moins de dix ans après cette annulation, le Congo s’est de nouveau retrouvé dans une situation d’endettement majeur, vis-à-vis de la chine et des traders. Ce contexte questionne forcément, en particulier sur la nature, les objectifs et la pertinence de la gouvernance publique dans le pays. En effet, face à une situation paradoxale et inexplicable au regard de l’importance des revenus de la dernière décennie, il est simplement inconcevable que le Congo connaisse une situation de précarité si criarde. L’on est alors en droit de s’interroger légitimement, de ce qu’il est advenu des revenus issus de la vente de nos ressources naturelles.
Mieux, d’un accord à un autre, tant avec les partenaires privés que publics, avec les institutions intemationales comme le FMI, le quotidien des congolais devrait être positivement impacté, et les citoyens bénéficieraient des retombées de l’exécution des programmes consécutifs à l’appui accordé au Congo. Or tel n’est pas le cas, la situation sociale allant en s’empirant. Il est donc urgent d’assurer que l’on passe de la gouvernance spectacle à une gouvemanoe des résultats ou de l’impact. Ce qui clairement appelle de notre part un certain nombre de considérations :
- Le respect des engagements. Comment concevoir le développement, lorsque les accords, conventions et autres traités sont signés, mais leurs dispositions ne sont ni exécutées, ni appliquées, voire exécutées à minima.
- Appropriation des engagements. Cela implique par exemple l’adoption des textes d’application des lois adoptées comme le code de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques. Mais encore et surtout, le pays devrait intégrer dans son droit positif les dispositions des conventions librement ratifiées, comme La Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, et la Charte Africaine de la Démocratie, les Ë.lections et la Gouvemance.
- Le respect de la parole donnée. Ceci rappelle que la parole publique est sacrée. Une fois que l’autorité annonce, constate, interpelle, promet etc, l’effet suivant devrait se mesurer en termes de résultats quantifiables et mesurables. Or, la pratique publique au Congo concède aux gouvernants des droits et non des devoirs, moins encore la redevabilité.
Gouverner pour l’impact nécessite un minimum de respect de la liberté de ceux que l’on gouverne. Car, sans cette liberté, les citoyens ne pourraient objectivement évaluer l’action publique et la censurer, dans le cas où cette action dériverait sur des pratiques à l’opposé des principes démocratiques.
D’autre part, gouverner juste pour gouvemer, voire gouverner pour le pouvoir conduit à des abus, et réduit l’être humain à l’état de sous homme, non bénéficiaire de droits. Or, il est fondamental de se souvenir que « tous les êtres humains naissent libres et égaux, en dignité et en droits». Finalement, la gouvemance pour l’impact doit viser cette affirmation du 1er article de la déclaration universelle des droits de l’Homme.

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