Paix et Droits de l'homme

Combattre l'injustice et l'arbitraire pour construire la Paix

Communiqués de presse

La Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) organise le 19 Avril à Loango, un forum « multi acteurs sur les initiatives climatiques et la gestion durable des forêts dans le Kouilou » dans le but  de fédérer les forces autour d’une stratégie commune de gouvernance forestière et climatique afinque les communautés locales et populations autochtones (CLPA) du département de ce jouissent effectivement des retombées de l’exploitation de leurs ressources forestières.

Cette rencontre regroupera les collectivités locales, les ONG, les institutions et/ou acteurs impliqués dans la gouvernance forestière dudit département.

L’événement intitulé « Forum multi acteurs sur les initiatives climatiques et la gestion durable des forêts dans le Kouilou » s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Consolider la bonne gouvernance, lutter contre les illégalités », en lien avec le programme « Forêts, Gouvernance, Marchés et Climat-FGMC » financièrement soutenu par l’Agence britannique de développement (FCDO) du ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth. Sur le plan technique, la RPDH bénéficie de l’appui de Fern, une OSC européenne chargée de coordonner les activités des ONG au niveau de l’Europe sur les questions forestières.

L’objectif principal du forum est de promouvoir la gestion durable des forêts au niveau local en utilisant les mécanismes internationaux de gouvernance forestière et climatique, comme l’Accord de partenariat volontaire (APV), l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), le Partenariat Forestier et le Programme d’accompagnement au changement (PACO).

Au Kouilou comme un peu partout au Congo-Brazzaville, l’exploitation forestière bénéficie peu ou pas du tout aux communautés locales et populations autochtones (CLPA). En effet, alors que des concessionnaires engrangent d’importants bénéfices, les CLPA sont confrontées à de sérieuses difficultés comme le chômage, le manque d’infrastructures sociales de base (centres de santé, écoles, routes, etc.).

Parmi les causes de cet état de choses se trouvent en bonne place le non-respect par les sociétés de leurs obligations conventionnelles, l’absence de suivi des pouvoirs publics, la corruption, le trafic d’influence et l’impunité.

Afin d’anticiper sur les conflits nés de mauvais rapports entre les compagnies et les communautés locales, la RPDH estime qu’il est opportun les parties prenantes concernées de dialoguer pour adopter   des propositions concrètes et pratiques en termes de suivi des défis communautaires.

Cette démarche devrait contribuer à poser les bases d’une nouvelle gouvernance forestière consensuelle, participative et inclusive comme le recommandent la législation congolaise, notamment la loi 33-2020 du 8 juillet portant Code forestier en République du Congo, qui fait de l’inclusivité, un principe sacro-saint de la nouvelle gestion des forêts au Congo.

Créée en 2003 à l’initiative de Christian Mounzéo, son actuel coordonnateur, la RPDH est une ONG spécialisée dans la défense, et la promotion des droits de l’homme, la lutte contre la corruption et le suivi des politiques publiques.

Contact presse :

Christian MOUNZEO, Coordonnateur de RPDH

Tél : +242 05 019 8501

Déclarations

Rapports

Le “Baromètre de la Démocratie en Afrique Centrale” par Tournons La Page offre une analyse complète des processus démocratiques et de la gouvernance dans quatre pays d’Afrique centrale : le Cameroun, la République du Congo, le Gabon et le Tchad. Ce rapport met en lumière les défis auxquels ces nations sont confrontées, souvent caractérisées par des régimes semi-autoritaires marqués par un niveau élevé de corruption, une liberté de la presse limitée et une participation politique restreinte. À travers un examen détaillé du paysage politique et social de chaque pays, le rapport révèle des tendances communes telles que l’instrumentalisation de l’opposition politique, un paysage médiatique affaibli et une corruption endémique. Il explore également les nuances et les pratiques démocratiques divergentes au sein de ces sociétés, offrant des perspectives sur l’impact de ces défis sur la stabilité et les perspectives futures de la région.

Derniers articles

Cette étude révèle que seulement « 2 % des projets prévus ont été jugés exécutés, contre 54 % non exécutés.

EDITO

Gouverner pour l'impact

En 2010, le Congo bénéficiait du programme PPTE – Pays Pauvre Très Endetté – grâce à un appui du Fonds Monétaire lntemational (FMI) et des différents bailleurs du Congo. Sa dette était alors l’une des plus importantes au monde. Injustifiée en l’absence des effets positifs qu’elle aurait dû entrainer, ladite dette a été substantiellement annulée par le programme PPTE en permettant (en principe) au pays de financer la lutte contre la pauvreté, selon son dispositif.

Moins de dix ans après cette annulation, le Congo s’est de nouveau retrouvé dans une situation d’endettement majeur, vis-à-vis de la chine et des traders. Ce contexte questionne forcément, en particulier sur la nature, les objectifs et la pertinence de la gouvernance publique dans le pays. En effet, face à une situation paradoxale et inexplicable au regard de l’importance des revenus de la dernière décennie, il est simplement inconcevable que le Congo connaisse une situation de précarité si criarde. L’on est alors en droit de s’interroger légitimement, de ce qu’il est advenu des revenus issus de la vente de nos ressources naturelles.

Mieux, d’un accord à un autre, tant avec les partenaires privés que publics, avec les institutions intemationales comme le FMI, le quotidien des congolais devrait être positivement impacté, et les citoyens bénéficieraient des retombées de l’exécution des programmes consécutifs à l’appui accordé au Congo. Or tel n’est pas le cas, la situation sociale allant en s’empirant. Il est donc urgent d’assurer que l’on passe de la gouvernance spectacle à une gouvemanoe des résultats ou de l’impact. Ce qui clairement appelle de notre part un certain nombre de considérations :

  • Le respect des engagements. Comment concevoir le développement, lorsque les accords, conventions et autres traités sont signés, mais leurs dispositions ne sont ni exécutées, ni appliquées, voire exécutées à minima.
  • Appropriation des engagements. Cela implique par exemple l’adoption des textes d’application des lois adoptées comme le code de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques. Mais encore et surtout, le pays devrait intégrer dans son droit positif les dispositions des conventions librement ratifiées, comme La Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, et la Charte Africaine de la Démocratie, les Ë.lections et la Gouvemance.
  • Le respect de la parole donnée. Ceci rappelle que la parole publique est sacrée. Une fois que l’autorité annonce, constate, interpelle, promet etc, l’effet suivant devrait se mesurer en termes de résultats quantifiables et mesurables. Or, la pratique publique au Congo concède aux gouvernants des droits et non des devoirs, moins encore la redevabilité.

Gouverner pour l’impact nécessite un minimum de respect de la liberté de ceux que l’on gouverne. Car, sans cette liberté, les citoyens ne pourraient objectivement évaluer l’action publique et la censurer, dans le cas où cette action dériverait sur des pratiques à l’opposé des principes démocratiques.

D’autre part, gouverner juste pour gouvemer, voire gouverner pour le pouvoir conduit à des abus, et réduit l’être humain à l’état de sous homme, non bénéficiaire de droits. Or, il est fondamental de se souvenir que  « tous les êtres humains naissent libres et égaux, en dignité et en droits». Finalement, la gouvemance pour l’impact doit viser cette affirmation du 1er article de la déclaration universelle des droits de l’Homme.

phmounzeo
Christian Mounzeo
Coordonnateur Natlonal RPDH

Appel urgent