En intégrant volontairement le point focal du Cajac (Comité d’action juridique et d’action citoyenne) proposé par la R.p.d.h (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme), des ressortissants du département du Niari voudraient voir clair dans la gestion des fonds découlant de la Redd+, mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation.
Le 22 novembre dernier, la R.p.d.h (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme), une O.n.g congolaise de défense et de promotion des droits de l’homme basée à Pointe-Noire et présidée par Christian Mounzéo, a organisé dans la salle de conférences du Conseil départemental du Niari, à Dolisie, sous le thème: « Promouvoir une gouvernance forestière transparente, redevable et équitable en luttant contre les risques de corruption dans le secteur de la Redd+ ». L’occasion était tout indiquée pour la quarantaine de participants constitués de membres d’O.n.gs, de journalistes, d’élus locaux et de responsables politico-administratifs, de soulever l’épineuse problématique de la gouvernance forestière. Coupe de bois sous-diamètre, non-respect des cahiers de charges par les compagnies, retard dans l’aménagement des forêts (il ne vient que de commencer) par rapport aux forêts de la partie septentrionale du pays, élaboration des cahiers de charges sans association des communautés riveraines, non-prise en compte des peuples autochtones, non-respect de la convention collective, non-versement de diverses taxes dont le centime additionnel au Conseil départemental, etc, plusieurs maux affectent le domaine de l’exploitation forestière dans notre pays.
La restitution en plénière par les quatre groupes de leurs travaux en ateliers font état d’une série de violations, au mépris même des règles standard en matière de gouvernance forestière. Or, la République du Congo est partie prenante du processus Redd+, un mécanisme dont le but principal est de réduire et/ou d’éliminer l’émission des gaz à effet de serre dont le terrible dioxyde de carbone issue de la déforestation et de la dégradation des forêts, afin de limiter les effets des changements climatiques. Ce mécanisme est doté d’une enveloppe de 15 milliards de dollars (plus de 7500 milliards de francs Cfa) par année. Des fonds qui devraient être versés aux Etats ou aux populations qui préservent leurs forêts ou en créent d’autres. Quitte à craindre des risques de corruption dans la mise en œuvre de la Redd+, car les instruments mis en place par l’Etat (Commission nationale de lutte contre la corruption et Observatoire national de lutte contre la corruption) pourraient se montrer impuissants en raison des restrictions contenues dans les textes (l’action de la Commission par exemple ne se limite qu’à la constatation).
Pour accompagner l’Etat dans la prévention de la corruption dans le secteur de la Redd+, la R.p.d.h a mis en place le Cajac (Comité d’action juridique et d’action citoyenne), initiative de Transparency international qui milite désormais en faveur de l’application des normes I.t.i.e (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) dans le secteur forestier. A l’image des pays comme le Cameroun où il a déjà fait ses preuves, le Cajac devrait
fournir le conseil juridique aux victimes ou aux témoins de cas de corruption, aider les citoyens à structurer leurs plaintes, les déposer et suivre les cas auprès des instances compétentes (tribunaux par exemple, Ndlr); monter les plaidoyers pour inciter des réformes ou des channgements systématiques,
ainsi que l’a indiqué Ben Abdoulaye Sy dans sa communication.
Signalons que 8 participants à l’atelier ont accepté volontairement et bénévolement de travailler au sein du point focal Cajac de Dolisie. Comme quoi, le projet intitulé « Intégrité dans Redd+ et le secteur forestier », demandé par Transparency International, financé par l’A.f.d (Agence française de développement) et exécuté par la R.p.d.h pour une durée de six mois dans les départements de la Lékoumou et du Niari poursuit son bonhomme de chemin et produit déjà des fruits. Mais, diverses pesanteurs surtout politiques pourraient compliquer la tâche aux acteurs du Cajac.