Un débat communautaire a été organisé le 12 octobre 2017 dans le département de la Lékoumou précisément dans la localité de Komono par la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme ( RPDH ) dans le cadre du projet « intégrité dans REDD+ et le secteur forestier » financé par l’Agence Française de Dévelopement (AFD). Cette activité a connu la participation des autorités locales, des populations locales et autochtones, des femmes et des jeunes.
De l’urgence de la certification des forêts au sud Congo
« Les effets du changement climatique sont visibles » a dit à cette occasion, Mr Abdoulaye SY, attaché à la Recherche à la RPDH pour justifier l’intérêt pour les citoyens de s’engager dans la mise en œuvre du processus REDD+. Pour lui, la REDD+ est la réponse de la communauté internationale à la problématique des changements climatiques. L’occasion était indiquée pour inviter les populations de Komono à s’impliquer dans le succès de cette initiative salutaire non seulement pour elles, mais aussi pour l’humanité toute entière. Au cours dudit débat, les participants ont suivi avec attention des vidéos en langue vernaculaire munukutuba présentant et expliquant le processus REDD+ et les changements climatiques.
Les échanges ont, en outre, permis aux populations de Komono de dénoncer la déforestation accrue qui sévit dans la localité, les perturbations du climat, les fortes chaleurs qui se font ressentir, le non respect des cahiers de charge par les compagnies forestières et l’improductivité des terres agricoles. Tous ces phénomènes sont dus à la mauvaise gouvernance du secteur forestier. « Les essences qui faisaient la fierté de notre contrée jadis sont aujourd’hui coupées par des industriels véreux qui déboisent anarchiquement la forêt » a déclaré un participant. Les populations de Komono ont aussi dénoncé l’absence de plan d’aménagement au niveau des forêts du sud du pays et craignent que leur localité soit mise à l’écart en ce qui concerne les financements REDD+.
Pour lutter contre cette exploitation forestière illégale, un mécanisme innovant de lutte contre la corruption, le Centre d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne ( CAJAC ) initié par Transparency International partenaire de la RPDH a été présenté à l’auditoire par Louisette NGOUNGA Assistante à la Communication à la RPDH. Cette dernière a insisté sur les missions, les objectifs, les services et le champ d’action du CAJAC.
En fin de compte, la communauté urbaine de Komono a été sensibilisée sur les enjeux de la lutte contre la corruption. Elle a été invitée à dénoncer les cas de corruption liés au processus REDD+ au travers du CAJAC mis en place à Komono. Le débat communautaire de Komono a pris fin par un engagement des populations de Komono à s’impliquer dans le processus REDD+ et à dénoncer les cas de corruption pour lesquels ils sont victimes ou témoins. Elles ont, de ce fait, recommandé qu’un dialogue soit entrepris entre les populations, le secteur privé et le gouvernement sur la gestion des forêts de Komono , le développement des projets de suivi citoyen de l’exploitation forestière , l’exigence et l’urgence de la la certification des forêts du sud du pays par le gouvernement, le respect des cahiers de charges par les entreprises privées du secteur.