Dans le cadre de son programme de Promotion des droits de l’homme, de la participation citoyenne et de la justice au Congo appuyé par National Endowment for Democracy (NED) basée à Washington, la RPDH a organisé du mercredi 24 au samedi 27 février 2016, trois ateliers de formation des observateurs électoraux du département de Pointe-Noire. Ces observateurs seront déployés lors de l’élection présidentielle du 20 mars 2016 dans les différents arrondissements de Pointe Noire. Ces formations ont été menées le mercredi 24 et le vendredi 26 février 2016 dans la salle de conférence des Amis de Don Bosco située dans l’enceinte de la paroisse Saint François d’Assise à l’intention des observateurs des arrondissements 1 E.P. Lumumba, de l’arrondissement 2 Mvoumvou, de l’arrondissement 3 Tié-Tié et de l’arrondissement 5 Ngoyo ; la dernière formation ayant eu lieu le samedi 27 février 2016 dans une des salles de l’église Catholique Christ Roi de Loandjili, à l’intention des observateurs des arrondissements 4 Loandjili et de l’arrondissement 6 Mongo Mpoukou. Près de cent quatre (104) observateurs nationaux ont été formés. A travers ces activités, la RPDH entend promouvoir l’instauration d’un Etat de droit en République du Congo, ce qui implique un processus électoral fiable, consensuel, libre, équitable et transparent.
Limiter les opportunités de fraudes en vue de renforcer l’intégrité du processus électoral
Dans la perspective de garantir l’intégrité du processus électoral, dans un contexte de méfiance entre les acteurs politiques, et surtout en l’absence d’un réel consensus sur les modalités opératoires et légales d’organisation de cette élection, la RPDH a estimé nécessaire de mettre un accent particulier sur le rôle crucial que jouent les observateurs, citoyens et acteurs neutres, indépendants lors des élections en renforçant la confiance du public vis-à-vis du processus électoral, en dissuadant les fraudes électorales, en exposant les irrégularités et en fournissant aux citoyens, aux décideurs politiques, aux institutions nationales et internationales des informations importantes concernant l’intégrité du processus électoral.
Grâce à plusieurs conférences présentées par des membres de la RPDH, les participants ont été édifiés sur les thématiques relatives aux Enjeux du processus électoral : pourquoi observer les élections ? Comment et quoi observer : comment remplir le formulaire d’observation électorale ? La nouvelle loi électorale : examen des nouvelles dispositions et enfin la rédaction du rapport d’observation électorale.
Les formations ont permis de fixer l’attention sur le cadre juridique régissant l’observation électorale et l’organisation des élections ( de la déclaration universelle des droits de l’Homme à la charte africaine des droits de l’Homme et divers autres instruments internationaux comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les aspects généraux de l’observation électorale dans leur phase opérationnelle, la loi électorale et ses limites. Il ressort de l’analyse de la loi électorale révisée des points positifs tel que l’instauration du bulletin unique, le caractère autonome de la commission nationale électoral, la composition de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CNEI).Cependant, au regard du constat de terrain, la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle loi électorale par le gouvernement fait l’objet de préoccupations. A titre illustratif, la composition de la CNEI qui n’est autre qu’une reconduction des membres de l’ancienne CONEL et ne tient pas compte de la représentation de l’opposition et de la société civile véritablement indépendante.
L’animation de ces conférences a suscité de manière générale un ensemble de préoccupations de la part des observateurs, en particulier, ces derniers se sont interrogés sur:
– Quelle attitude l’observateur doit avoir s’il est interpellé sur une situation qui intervient dans un bureau de vote portant par exemple sur l’application de la loi électorale ?
– Quelle sera l’attitude de l’observateur si le nombre d’inscrit sur la liste électorale n’est pas identique au nombre d’électeurs sur la liste d’émargement ?
– Est-ce que l’observateur a le droit de voter ?
– Quelle a été la réaction de la RPDH concernant la reconduite des membres de le CONEL dans la CNEI ?
– Beaucoup de gens votent avec l’acte de naissance, est-ce une anomalie ?
– Est-ce que l’observateur doit faire remarquer les insuffisances aux membres du bureau de vote ?
– Quelles sont les dispositions prises pour la sécurité des observateurs ?
Ces interrogations ont fait l’objet d’échanges fructueux qui ont permis d’éclairer les observateurs et de les outiller pour une observation efficace lors des scrutins à venir.