Berlin/Pointe Noire – 20 Octobre 2015. Au moment où le peuple du Congo Brazzaville est appelé aux urnes dans un référendum pour supprimer les limites de mandats et de l’âge à la présidence de la République, Transparency International met en garde les dirigeants politiques contre des changements de constitution visant le maintien au pouvoir de dirigeants et l’absence d’une commission électorale indépendante pour assurer la transparence des élections.
Cette décision intervient au moment où des manifestants et la classe politique qui s’expriment contre le gouvernement et le président sont arrêtés et emprisonnés.
« Le gouvernement doit préserver la liberté d’expression, le rôle de la société civile est plus que crucial à ce moment décisif pour la République du Congo. Peu importe la popularité d’un président, la volonté de changer la constitution est trop souvent le reflet de l’échec même du modèle de gouvernance et de la volonté de s’accrocher au pouvoir par des élites retranchées», a déclaré Chantal Uwimana, Directrice régional pour l’Afrique à Transparency International.
Une action similaire au Burkina Faso afin de permettre à son président de briguer un troisième mandat a incité des manifestations violentes et un coup d’État avant que l’ordre constitutionnel ne soit rétabli.
« La manipulation et l’instrumentalisation de la loi fondamentale vont créer un précédent négatif pour l’avenir démocratique du pays et remettre en cause le consensus républicain issu de la fin de la guerre de 1997 », a déclaré Christian Mounzeo de la RPDH, le Contact National de Transparency International au Congo Brazzaville.
La RPDH et ses partenaires, qui se sont réunis sous la plate-forme «Tournons la page» (TLP-Congo), dénoncent le fait qu’il n’y a pas de commission électorale indépendante, des listes les électorales fiables en place et un consensus national pour tenir et surveiller un référendum juste et crédible.
« Il serait aberrant de suggérer que la volonté du peuple sera respectée tandis que le système de vote manque de transparence », a ajouté Christian Mounzeo de la RPDH.
Transparency International est particulièrement préoccupée par les récentes arrestations des manifestants par l’armée, la police et services de renseignement y compris les détentions arbitraires sans mandat judiciaire, ainsi que les restrictions de la liberté de manifester en instrumentalisant la justice.
Le déploiement des forces de sécurité, notamment l’armée au cours des manifestations citoyennes autorisées, est une démonstration de force pour intimider le peuple et empêcher toute manifestation contre le changement constitutionnel, même au cours d’une période de campagne référendaire.
Transparency International met en garde sur les risques de « coup d’état constitutionnel », ce qui constitue une menace pour la paix au Congo et dans la sous-région. La communauté internationale doit faire appel au respect de la constitution pour éviter l’instabilité qui a eu lieu au Burundi et au Burkina Faso.
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