Dans le cadre du projet « Renforcer le rôle de la société civile dans l’analyse et le suivi des politiques publiques et le contrôle citoyen de l’action publique », que la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) mène en partenariat avec Transparency International, l’organisation a tenu du 24 au 25 novembre 2016, un atelier de sensibilisation et de formation à Dolisie, dans la salle de conférences du siège du Conseil départemental du Niari. L’atelier entendait susciter une appropriation de l’ITIE, des outils et mécanismes du suivi budgétaire, spécialement en matière de suivi des investissements publics, et renforcer les capacités du public visé dans la lutte contre la corruption. Cet atelier, organisé avec l’appui financier de la Délégation de l’Union européenne en République du Congo a réuni une soixantaine de participants en particulier les autorités et élus locaux, les membres et responsables des ONG, les professionnels des médias, le personnel de santé du département, les enseignants et les citoyens.
La formation qui comprenait quatre modules, « les droits économiques et socioculturels, l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), le suivi budgétaire et la lutte contre la corruption » a duré deux jours. Les participants ont été sensibilisés aux droits de l’homme, en particulier les droits économiques et sociaux, à savoir sur les mécanismes de recours et les obligations des Etats et des entreprises en la matière. Ils ont également été instruits sur l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), ses exigences au regard de la norme ITIE 206, sa mise en œuvre au Congo, les défis et perspectives pour l’asseoir et la pérenniser. Leurs capacités ont en outre, été renforcées en matière de contrôle de l’action publique, à travers une initiation au suivi du processus de conception et exécution du budget dans la perspective d’améliorer la gestion des revenus budgétaires ; ceci pour une prise en charge effective des priorités des populations. Enfin, la session a permis aux participants de se familiariser aux mécanismes innovants et efficaces de lutte contre la corruption.
Par ailleurs, les participants ont réfléchi lors des travaux en carrefour sur des problématiques spécifiques. A l’issue des travaux, un comité de veille de dix (10) membres a été mise en place pour assurer l’évaluation et le suivi des investissements publics dans les domaines de la municipalisation accélérée et de la santé, concernant notamment les mesures de gratuité prise à l’égard du paludisme, du VIH/SIDA et de la césarienne. Concernant la mise en place du comité de veille, il faut dire que les hommes et les femmes adhérents dudit comité ont été retenus sur la base de leur participation active aux travaux mais également pour leur compréhension des enjeux y relatifs.
Au terme des travaux, les participants ont adopté plusieurs recommandations, dont on retiendra en substance, la nécessité de :
–Réaliser un audit régulier des dépenses publiques notamment dans le cadre des investissements, dont le résultat serait destiné aux citoyens ;
–Mener une vulgarisation plus active des lois et autre législations au sein des populations de base ;
–Traduire les rapports de l’ITIE et d’’analyse budgétaire dans un langage populaire et facilement accessibles, voire en langues vernaculaires ;
–Etendre la sensibilisation sur les droits humains aux différents corps de la force publique ;
–Procéder à une dénonciation plus accrue des actes de corruption ;
–Encourager la démocratisation de la lutte contre la corruption à travers le renforcement de la veille citoyenne, avec la mise en place effective des mécanismes CAJAC et SIL à travers le territoire.