Dans la réalisation de son plan d’actions, la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) a organisé le mercredi 23 décembre 2015 dans la salle de conférence du Conseil Départemental du Niari à Dolisie, un atelier de formation sur le thème « les fondements de l’Etat de droit et les droits de l’homme ». Organisé avec l’appui financier du National Endowement for Democracy (NED), cet atelier de formation a rassemblé une quarantaine de participants représentants des structures comme la police, la justice, les syndicats, les confessions religieuses et les organisations de la société civile.
Cet atelier avait pour objectif de susciter un débat sur les droits de l’homme, la participation citoyenne, la démocratie et l’Etat de droit. Ainsi, au cours de l’atelier, réalisé à travers des conférences et des carrefours, les communications suivantes ont été développées : Introduction générale aux droits de l’homme, Pouvoirs publics et protection des droits de l’homme, les mécanismes de recours en cas de violation, Etat de droit et participation citoyenne : Enjeux, défis et perspectives, Etat des lieux du processus démocratique en République du Congo.
Les conférences et travaux de groupe ont suscité des échanges et débats passionnés et passionnants. Les participants ont déploré les nombreuses et graves violations récurrentes des droits de l’homme dans le département du Niari et sur toute l’étendue du territoire national ; cela, alors même que le Congo se dit un Etat de droit, il contredit donc ses engagements internationaux en la matière. Ils ont mis un accent particulier sur les déficits criards en matière de démocratie dans le pays. Ils ont par ailleurs souligné avec force l’absence de l’instruction civique dans les programmes d’enseignements, ce qui ne contribue pas à l’édification d’une démocratie effective dans le pays ; en effet, la promotion des antivaleurs par le fait de l’impunité garantie à leurs auteurs, accentue le terreau des violations des droits humains. Une révolution des mentalités est désormais obligatoire pour renverser la tendance consistant à normaliser le règne des antivaleurs. Pour cela, l’éducation aux droits de l’Homme, l’éducation à la citoyenneté, l’instruction civique doivent occuper une place de choix dans les mécanismes de formation, éducation et de sensibilisation.
Au terme des échanges et des discussions, les recommandations suivantes ont été formulées :
– Insérer et rendre obligatoire l’enseignement de l’instruction civique dans les programmes scolaires en République du Congo, et cela depuis l’école primaire
– Réaliser des formations par corporation sur les droits de l’homme,
– Créer des comités locaux des droits de l’homme afin de promouvoir les droits de l’homme dans les villages,
– Organiser et multiplier les émissions radiotélévisées de promotion des droits de l’homme,
– Augmenter les crédits de fonctionnement des directions départementales des droits humains et des libertés fondamentales,
– Mettre à la disposition des populations les différentes dispositions juridiques sur la protection des droits humains.
– Mener des réformes en vue de lutter contre l’impunité et la corruption.