Pamela Mavoungou, élève âgée de 21 ans, en classe de première au Lycée Victor Augagneur et habitant Mvoumvou a été interpellée en compagnie de Kouanga Madeleine et Loubouka Genevieve, le 17 juillet 2008 vers 13h, au croisement entre les Avenues de l’indépendance et de la révolution, vers le foyer féminin de Tié-tié. Toutes se rendaient à bord d’un taxi à la cérémonie des funérailles au quartier Mboukou. Arrivées à cette intersection et voyant les gens revenir après s’être renseignées sur l’inhumation de Thystere Tchicaya, elles demandent au chauffeur de rebrousser chemin.
Au moment ou le chauffeur manoeuvrait, un pick up de la police militaire surgit, les policiers ordonnent au chauffeur de se ranger sur le coté et bondissent sur le taxi. Pris de panique, le chauffeur s’enfuit, les passagères sont violemment éjectées de la voiture, à coups de pieds, gifles, embarquées dans le pick up, et dans la patrouille; ainsi les filles sont témoins d’autres arrestations similaires, jusqu’à 15h, heure à laquelle elles sont placées dans les cellules de la gendarmerie. Pamela a indiqué avoir vu des anciens détenus se déchaîner sur les nouveaux de sexe masculin en les battant, sur injonction des gendarmes.
Elle a été incarcérée avec une trentaine d’individus dans une même cellule, sans distinction d’age, de sexe, dans une cellule obscure, mal aérée, et d’une superficie d’environ trois mètres sur quatre.Elle a passé ses nuits à même le sol. En deux semaines de ‘’garde à vue’’ illégale, elle n’a eu droit qu’a trois bains et a gardé les mêmes vêtements. Elle a vidé à plusieurs reprises, à mains nues et à l’aide d’un seau, les excréments des autres détenus, la cellule étant dépourvue de latrines. Pamela a confié avoir été de nombreuses fois au contact des urines des autres détenus, fait qui lui a déclenché des vomissements réguliers. Elle s’est plainte de problèmes gastriques et cutanés au personnel de la gendarmerie qui est demeuré indifférent.
Elle a été transférée le 21 juillet à la Maison d’Arrêt. A ce stade, elle a continué à se plaindre des vomissements, et des saignements au niveau de son organe génital. Elle a donc été remise en liberté provisoire le 6 août, pour assister aux obsèques de sa mère, décédée de chagrin, Pamela étant fille unique et seule soutien de la défunte . Et le 4 décembre, elle a de nouveau été mise en liberté provisoire pour cause de gestation.