Cinq ans après l’adoption de l’accord de Paris en 2015, l’un des plus grands jalons en matière de lutte contre le changement climatique, les pays forestiers tropicaux manquent toujours d’ambition en matière de réduction de leurs émissions et d’intégration des forêts dans leurs solutions en faveur du climat. Les conclusions d’un nouveau rapport Fern soulignent des perspectives inquiétantes qui font écho aux conclusions du rapport de synthèse sur les CDN de la CCNUCC publié plus tôt cette année.
En amont de la COP26, les plans des pays forestiers visant à réviser et à renforcer leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) offrent une occasion importante de prendre des mesures drastiques. Les plans en cours d’actualisation devront renforcer la gouvernance forestière et permettre une action inclusive en faveur du climat qui soit bénéfiques aux populations et à la nature.
Le rapport de Fern intitulé « Au-delà des engagements » : Comment les contributions déterminées au niveau national peuvent-elles contribuer à la gouvernance forestière et à la résilience des communautés locales ? se penche sur les progrès, les défis et les opportunités dans six pays africains : le Cameroun, le Ghana, le Liberia, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et la République du Congo.
Le rapport constate que le manque de transparence, le manque de clarté des objectifs et l’absence de suivi systématique des CDN rendent difficile l’évaluation des progrès réalisés.
Le rapport conclut qu’il est impératif que tous les pays fassent leur part pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux. Il est encore temps et pour cela, les pays concernés devront :
- Intégrer pleinement les objectifs de gouvernance forestière dans les mesures d’adaptation et d’atténuation.
- Renforcer la participation, la transparence et l’inclusion de la société civile dans la révision et la mise en œuvre des CDN.
- Concevoir des processus de suivi solides et participatifs pour la mise en œuvre des CDN.
- S’assurer que le genre constitue un élément clé des politiques climatiques et impliquer d’autres communautés vulnérables dans leur conception.
Marie-Ange Kalenga