Malgré des progrès indéniables, la gouvernance forestière en République du Congo (RC) reste faible. Deux nouvelles études soulignent que seules des réformes radicales pour lutter contre la corruption, accroître la responsabilité et la transparence, renforcer l’application des lois et mieux impliquer la société civile permettront aux forêts congolaises de s’engager pleinement dans la lutte contre le changement climatique.
Ces conclusions interviennent quelques mois seulement après que RoC a signé un accord de 65 millions de dollars avec la Central African Forest Initiative (CAFI), s’engageant à préserver ses forêts. Notamment, selon les informations de 2015, les forêts couvrent 69% du territoire du pays, soit 23,5 millions d’hectares. Le secteur forestier en RdC est le deuxième plus grand fournisseur d’emplois privés du pays.
La première étude, Évaluer le processus APV en République du Congo , menée par le consultant indépendant An Bollen, rapporte comment l’accord de partenariat volontaire signé avec l’UE a contribué à améliorer la gouvernance forestière dans le pays. Les organisations de la société civile (OSC) mettent en évidence les nombreuses améliorations, notamment la transparence accrue dans le secteur forestier et leur propre reconnaissance en tant que partenaires crédibles pour l’élaboration et la mise en œuvre des principales réformes législatives nationales. Les OSC soulignent également la formalisation de leur rôle dans la réalisation d’un suivi indépendant des forêts.
La seconde, Gouvernance forestière et action climatique en République du Congo: défis et perspectives , a été co-écrite par Fern, Climate Analytics et l’ONG congolaise RPDH . Il démontre que la protection des forêts est subordonnée à la bonne gouvernance, qui comprend la responsabilité, la transparence, la coordination, la participation et les capacités. Le renforcement de la gouvernance permettra aux forêts de RoC de jouer leur rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique, permettant ainsi au pays de respecter ses engagements au titre de l’Accord de Paris.
Malgré les progrès, les deux rapports soulignent que des problèmes fondamentaux demeurent, tels que la corruption, la mauvaise application de la législation forestière (avec peu de sanctions), la faible inclusion des communautés locales et une coordination insuffisante entre les ministères.
Les rapports se terminent par des recommandations aux décideurs nationaux et aux bailleurs de fonds internationaux sur la manière d’améliorer la gouvernance . Ils suggèrent de maintenir «l’ élan de l’APV », de continuer à pousser vers des progrès vers les autorisations FLEGT, de renforcer la transparence dans le secteur forestier et de rendre les mécanismes de plainte réalisables et accessibles à tous.
Source: www.fern.org