Les rapports des comités de veille mis en place en février dernier par la R.p.d.h (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme) pour suivre l’action publique à Makoua et Owando font état des dysfonctionnements dans l’application des mesures du gouvernement sur la gratuité des actes sanitaires.
Une délégation de R.p.d.h (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme) a procédé du 02 au 07 septembre au suivi des activités des comités de veille créés en février dernier pour faire la surveillance de l’action des pouvoirs publics à Owando et Makoua. L’initiative procède du projet « Renforcer le rôle de la société civile dans l’analyse et le suivi des politiques publiques et le contrôle citoyen de l’action publique », demandé par Transparency International et financé par l’Union Européenne. La première mission a consisté à recueillir des informations sur l’application des décisions du gouvernement s’agissant de la gratuité de la césarienne et du traitement du paludisme pour les enfants de 0 à 15 ans, ainsi que la gratuité de prise en charge des malades du VIH/sida.
D’après les informations recueillies auprès des patients et des responsables des structures sanitaires, la gratuité de la césarienne, des antirétroviraux et du traitement du paludisme pour les enfants de 0 à 15 ans ont connu une application effectivité dans ces deux localités du nord du Congo, au lendemain de leur publication par le gouvernement.
Malheureusement, depuis deux ans, ces décisions gouvernementales ne sont plus observées à la lettre. Les personnels évoquent la rupture d’approvisionnement. En effet, ces deux dernières années, les structures sanitaires d’Owando et Makoua ne sont pas ravitaillées en kits de césarienne ni en produits antipaludiques, moins encore en antirétroviraux. Conséquence, ces services sont redevenus onéreux. Ce qui peut aggraver la précarité des agents de santé, voire la pauvreté des populations.
Les comités de veille de Makoua et Owando révèlent aussi la non-exécution de certains projets de la municipalisation accélérée de 2007. Ainsi, des « éléphants blancs » ou des projets inachevés fourmillent à Owando et Makoua, y compris dans d’autres localités de la Cuvette. Ici, il a été difficile pour les membres du comité de veille d’identifier les causes de cet état de choses, les responsables s’étant montrés peu coopératifs et que les différents entrepreneurs ont pas laissé de traces.
Dans le dessein de renforcer les capacités des citoyens dans le suivi de l’action publique, les membres de la R.p.d.h ont mis à profit leur séjour sensibiliser les populations sur le Cajac (Comité d’action juridique et d’action citoyenne). Ils ont aussi promu la bonne en gouvernance en sensibilisant les autorités sur le Sil (Système d’intégrité locale). Des initiatives bien accueillies par les populations.
John NDINGA-NGOMA