Brazzaville-Pointe-Noire. Le 11 août 2015. La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH), organisation non gouvernementale de promotion, protection et défense des droits de l’Homme, a été informée de la traque dont seraient l’objet M. Alphonse Ntsimba Dimbani, citoyen congolais âgé de 40 ans, résidant à Pointe-Noire et président du parti politique Front des Patriotes Unis (FPU), et plusieurs autres personnes sur le territoire, pour avoir manifesté leur opposition au changement de la Constitution du 20 Janvier 2002.
La RPDH a reçu des informations sur des actes d’intimidation, des traitements inhumains et dégradants, des arrestations arbitraires, et des restrictions de libertés à l’encontre de personnes précitées à Pointe-Noire et de Brazzaville notamment, par les services de sécurité, en l’occurrence la Police nationale et la Direction Générale de la Surveillance du Territoire.
Selon ces informations reçues, M. Alphonse Ntsimba Dimbani est actuellement en fuite et vit dans la clandestinité depuis le 22 juillet 2015, après que des éléments de la police relevant de la direction départementale de la surveillance du territoire de Pointe-Noire aient porté absence à ce dernier à son domicile ainsi qu’à son lieu de travail.
Ces évènements sont survenus suite à l’arrestation à Pointe-Noire de Destin Pathurel Pandi, fils de Bertin Pandi Ngouari, président du parti FAR, également en fuite depuis lors. Destin Pathurel Pandi a été interpellé le 16 juillet 2015 avant d’être libéré le 18 juillet puis arrêté de nouveau le 20 juillet 2015, à l’issue d’une tentative de manifestation citoyenne avortée dans la zone de l’Arrondissement III Tié-tié ; ceci en violation des droits et libertés pourtant consacrés par la Constitution en son article 21, et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en son article 20.
Pour rappel, Monsieur Alphonse Ntsimba Dimbani a été interpellé à Pointe-Noire le 25 septembre 2014 par les services de la direction départementale de la surveillance du territoire avant d’être transféré deux jours plus tard à la direction générale de la surveillance du territoire à Brazzaville, où il a été détenu jusqu’au 7 novembre 2014. Il lui a été reproché ses prises de position publiques quant au débat en cours sur le changement ou non de la Constitution du 20 Janvier 2002.
De même, entre les 19 et 20 juillet 2015, des proches du député André Okombi Salissa, membres de l’association « Les Amis d’André Okombi Salissa », ont fait l’objet de représailles de la part de la police, alors qu’ils s’apprêtaient à célébrer leur sortie officielle à Brazzaville et réaffirmer sans doute leur opposition au changement de la constitution. Certains des membres de cette association ont été molestés, quand d’autres ont vu leurs domiciles vandalisés, c’est le cas de MM Patrice Lagany et Bertin Inko Ngatsebe. Ces actes sont inadmissibles, car dans le même temps, des associations ou mouvements proches de la majorité et favorables au changement de la Constitution du 20 Janvier 2002 sont libres de leurs mouvements et agissent en toute quiétude sur le territoire national.
La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme exprime sa plus vive préoccupation au sujet de l’intégrité physique et psychologique de MM. Alphonse Ntsimba Dimbani, Destin Pathurel Pandi, Bertin Pandi Ngouari, Patrice Lagany, Bertin Incko Ngatsebe ainsi que de toutes les autres personnes qui font l’objet de la vindicte des forces de sécurité, pour avoir exprimé leur opposition au changement constitutionnel.
La RPDH rappelle que la liberté d’expression est consacrée et que cela implique le droit pour tout citoyen de répandre librement et diffuser par quelque moyen d’expression que ce soit, les informations et idées dont il est porteur. En principe, nul ne saurait être inquiété pour son opinion, puisque cette question fait l’objet d’un débat public depuis près de deux ans.
L’organisation exprime sa profonde inquiétude à l’égard de ces faits, qui, s’inscrivent dans un cadre plus général de représailles à l’égard des citoyens et de toute opinion contraire à celle de la majorité sur le changement de la Constitution. Elle prie les institutions internationales et les organisations de défense des droits de l’Homme de bien vouloir intervenir d’urgence pour garantir l’intégrité physique et psychologique des personnes harcelées et donner ainsi donner suite aux demandes ci-après :
Actions demandées:
– Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Alphonse Ntsimba Dimbani, ainsi que des personnes ci-dessus mentionnées et de l’ensemble des personnes victimes de représailles pour leur opinion en République du Congo ;
– Assurer que soit menée une enquête indépendante sur les faits décrits ci-dessus, afin que leurs auteurs soient identifiés, jugés et sanctionnés conformément à la loi en vigueur ;
– Mettre un terme à toute forme de menaces et de harcèlement à l’encontre des citoyens et de tout individu opposé au changement de la Constitution du 20 Janvier 2002 ;
– Veiller au caractère républicain et apolitique de la force publique ;
– Garantir un climat de paix et de concorde sociale contrairement à la psychose entretenue aujourd’hui du fait d’actes répréhensibles de harcèlement, d’intimidations et représailles de toutes sortes à l’encontre de tous ceux ou celles qui expriment une opinion contraire aux aspirations de la majorité en lien avec le changement de la Constitution du 20 Janvier 2002 ;
– Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la République du Congo.
Adresses utiles :
– M. Denis Sassou Nguesso, Président de la République
– Palais du Peuple Tél. +242 02 281 27 50 ou
+242 02 281 24 32 Fax. +242 02 281 02 72 Email: sgpr@yahoo.fr
– M. André Obami Itou, Président du Sénat ;
– M. Justin Koumba, Président de l’Assemblée Nationale
– Assemblée nationale, Palais des Congrès Tél. +242 02 281 04 14
Email. contact@assembleenationale.cg
– M. Martin Mbemba, Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme ;
– M. Hilaire Mounthault, Médiateur de la République ;
– M. Aimé Emmanuel Yoka, Ministre d’Etat, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits Humains ; BP 2497 Brazzaville, République du Congo. Tél: (+242) 81 41 67 Fax: (+242) 81 41 67
– Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, BP 2070 Brazzaville, République du Congo.
– M. Philipe Ongania, Directeur général des droits humains et des libertés fondamentales, BP 2497 , Brazzaville, République du Congo.
– Mission permanente de la République du Congo auprès de l’Office des Nations Unies, 11 Rue des Pâquis, 1201 Genève, Suisse.
Tél.: + 41.22.731.88.21. Fax: + 41.22.731.88.17. E
– M. Raymond Zéphirin Mboulou, Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation ;
– M. Charles Richard Mondjo, Ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense Nationale ;
– Son Excellence Mme Stéphanie Sullivan, Ambassadrice des Etats-Unis en République du Congo ;
– Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France en République du Congo ;
– Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Royaume de Belgique en République du Congo ;
– Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République d’Italie en République du Congo ;
– Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne en République du Congo ;
– Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République Fédérale du Nigeria ;
– Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République du Sénégal ;
– Monsieur le Représentant résidant de l’Union Européenne en République du Congo ;
– Monsieur le Représentant résidant du Programme des Nations Unies pour le Développement au Congo ;
– Monsieur le Représentant résidant de la Banque Mondiale au Congo.
Contacts RPDH:
Tél +242053583577, +24205 595 52 46
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Site: www.rpdh-cg.org,
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