Amelin Chrystel BASONGISA
Magistrat, Conseiller à la Cour d’appel de Brazzaville.
Ce jour mardi 07 Avril 2020, du fond de ma salle de confinement à 03h42mn.
Mesdames et messieurs trop c’est trop et je me refuse ce jour d’être complice de la dérive sanitaire bien organisée par les services du ministère de la santé de mon « beau pays ».
Alors que se passe t-il ? Je suis venu en consultation aux urgences du CHU de Brazzaville le dimanche 22 Mars dernier à 9h, puisque redoutant un palu. Malheureusement, je n’ai pas été consulté ce jour là, puisque vu que je me suis séjourné en France courant mois de février du coup j’étais élement à risque. J’ai donc aussitôt été dirigé vers le service d’isolement des malades Covid-19 aux CHU. Je n’ai opposé aucun refus, puisque me disait qu’un test devrait être fait et qu’à la suite des résultats, le reste devrait être clair. Curieusement, je dis bien curieusement je n’ai pas subi de prélèvement ce jour et on m’a obligé de prendre place dans une chambre de ce lieu d’isolement où il y avait déjà deux malades déclarés du Covid-19. Je ne pouvais plus sortir des lieux, puisque gardé par les services de police Première erreur.
C’est finalement le lundi à 18h20 que les services du laboratoire national débarquent pour me faire le fameux prélèvement afin de connaître mon statut, m’ayant entre temps laissé pendant quasiment une journée partager le même environnement avec « les deux malades déclarés positif au Coronavirus, dont le premier malade déclaré au Congo »
Les résultats, jugés par eux mêmes les médecins de positif deux jours après, m’ont valu donc d’être retenu dans ces lieux pour 14 jours afin de suivre le traitement y afférent. Sans rechigner, j’ai accepté de suivre ce traitement pendant les 14 jours. Ce traitement étant arrivé à terme et ne présentant aux dires des mêmes médecins plus aucun signe clinique d’un malade, je devrais donc poursuive mon confinement à la maison.
Alors là où le blas blesse et qu’aujourd’hui je refuse d’être témoin de la désorganisation des services du ministère de la santé, on continue à me garder dans ce centre jusqu’à cet instant où je vous écrit(mardi 07 Avril à 04h02mn) dans le même endroit, me laissant encore partager le même environnement avec les nouveaux malades déclarés positifs au Covid-19.
Non ! Quelle est cette logique ? Où alors que me veut-on ?
J’ai donc ce jour (7 avril 2020) envoyé copie de ce courrier à mes mes avocats et donner plein pouvoirs :le cabinet Thomas DJOLANY, le Cabinet Éric IBOUANGA, le cabinet Brudey, ondzeil Gnelenga et le Cabinet NZIKOU Doctrove de tenir une conférence de presse ce jour pour informer l’opinion tant nationale et internationale de la mise en danger de ma vie par les services en charge de centre Covid-19 du CHU de Brazzaville. J’ai envoyé copie du même courrier à mon épouse se trouvant en France a qui j’ai aussi donné pouvoir de ventiler ce courrier aux niveaux de tous les médias ( RFi, BBC, sur les plates formes des réseaux sociaux et aussi d’envoyer une copie au niveau des institutions où mes enfants sont scolarisés en France).
Pour ce qui me concerne, refusant d’être complice de cette désorganisation créée par les services du Ministère de la santé, je donne pouvoir à mes avocats cités plus haut de déposer une plainte contre ces services pour mise en danger de ma vie et d’ores et déjà j’envoie une copie de ce courrier à Secrétaire Général du Gouvernement et au Ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement.
Pour le reste, je pense avoir été, mais alors été trop sali et qu’il est temps de retrouver mon honneur.
Fait à Brazzaville aux CHU, dans le centre d’isolement des malades du Covid-19.
Amelin Chrystel BASONGISA